Christ seul

Christ seul

Les Eglises protestantes issues de la Réforme, dont la FPMA, fêtent cette année la 503è année de leur naissance. En effet, le 31 octobre 1517, Martin Luther publiait ses 95 thèses à Wittenberg en Allemagne. Ces thèses ont promu le concept du « Christ seul ».

Au XVIe siècle, en Europe, la question de savoir comment faire pour obtenir le salut est devenue courante dans la société. L’enseignement de l’Eglise de l’époque – l’Église catholique romaine – était : le ciel pouvait être atteint, soit en achetant les indulgences, soit en faisant de bonnes œuvres.

En témoignage de l’Évangile, la réponse de Luther est claire : Le ciel est entré ici pour atteindre l’homme. Ce n’est pas nous qui nous approchons du ciel, c’est le ciel qui s’approche de nous. Cela s’appelle : grâce. Dieu nous ouvre la main et nous accepte comme ses enfants. Nous ne pouvons pas nous sauver nous-mêmes. Dieu vient vers nous et nous accepte en Jésus-Christ. L’idée qui revient comme un leitmotiv est donc celle-ci : Justification par la grâce au moyen de la foi.

Ainsi, être protestant ne signifie pas avoir une attitude rebelle. «Protestant» ne signifie pas « Celui qui proteste ou celui qui conteste » mais « Celui qui témoigne pour la vérité – celui qui témoigne pour la liberté » (du latin protestare).

De nos jours, surtout en Europe, ce n’est pas la question de savoir comment faire pour obtenir le salut qui prédomine mais celle-ci : Qu’est-ce qui prouve mon existence sur cette terre ? Qu’est-ce qui justifie ma vie ici ?

Le fond de ces questions est le même : nous sommes « jugés » en fonction de nos œuvres. On définit l’existence de l’homme par son activité professionnelle. On est reconnus, dans la société, en fonction de notre travail. Les valeurs humaines se mesurent à leurs performances.

La question qui nous intéresse est donc : est-ce que l’enseignement de la Réforme est-il toujours d’actualité ?

La réponse est OUI.

  1. Dieu justifie notre existence dans cette vie. Il nous a invités à être ici. Il a donné son Fils unique pour nous. Il connaît la valeur qu’Il nous a donnée. C’est ce en quoi nous avons confiance et sur quoi nous comptons.

    Ce n’est pas ce que nous pouvons faire ou ce que l’on pense de nous mais ce que Dieu pense de nous – c’est ce en quoi nous croyons et celui en qui nous confions notre vie.

    Il est dit d’ailleurs :

    Romains 4.3

    3 Car que dit l'Écriture? Abraham crut à  Dieu, et cela lui fut imputé à  justice.

     Autrement dit : libéré par la grâce du souci de son salut, le protestant est capable d’accomplir de bonnes œuvres. Libéré du souci de son salut, le protestant exprime une vie reconnaissante envers Dieu comme dit l’apôtre Jean :

    1 Jean 4.19

    19 Pour nous, nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier.

     Libéré par la grâce de l’obligation de devoir se centrer sur lui-même, le protestant met en premier lieu dans sa vie – le Christ.

  2. Au XVIe siècle, l’Église catholique romaine et l’Église protestante se condamnent mutuellement. Il est donc important de dire que le 31 octobre 1999 (4 siècles plus tard), elles se pardonnent publiquement à Augsbourg (Allemagne) et font une déclaration commune intitulée : « La doctrine de la justification : déclaration commune ». L’essence de cette déclaration est :« L’homme est reçu gratuitement dans la communion avec Dieu indépendamment de ses œuvres, et qu’il est libéré pour agir dans le monde. »

Être protestant, c’est être convaincu que Christ seul est la source et le fondement de notre vie aujourd’hui et éternellement !

Bonne fête à toutes et à tous !

Pasteur Zaranaina ANDRIALAMPISON

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